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L’Amérique du nord : de Bluefish à Sitting Bull / Jean-Michel Sallmann 26/12/2022

Posted by Rincevent in Mes lectures, Mondes anciens - Belin.
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Nouveau volume de la collection Mondes anciens, L’Amérique du nord : de Bluefish à Sitting Bull de Jean-Michel Sallmann vient de paraître chez Belin. Lire aussi le billet sur l’ouvrage consacré aux Comanches de Pekka Hämäläinen.
ISBN 9782410015867

L'Amérique du nord : de Bluefish à Sitting Bull / Jean-Michel Sallmann

L’Amérique du nord : de Bluefish à Sitting Bull / Jean-Michel Sallmann

Quand j’ai vu ce titre annoncé, je dois dire que j’en ai été ravi, tant j’avais envie de lire quelque chose de neuf et de pertinent sur l’Amérique du Nord, gardant en mémoire l’excellent volume sur l’Afrique ancienne paru dans la collection. Alors qu’en dire ? C’était bien, mais. Mais ? Mais je ne m’y suis pas retrouvé. Ou plutôt je n’y ai pas trouvé ce que j’en attendais car le volume nous présente essentiellement les cultures amérindiennes pendant la colonisation, la conquête et s’arrête au tout début du XXe siècle. Pour une collection traitant des civilisations antiques et / ou prémodernes, j’ai trouvé que ça tombait un peu à plat. Certes il n’y a évidemment pas de sources écrites à se mettre sous la dent (la culture écrite la plus proche, celle des Aztèques, sera certainement traitée dans le volume sur l’Amérique du Sud à venir) mais j’espérais que les progrès de l’archéologie et de toutes les autres sciences qui peuvent apporter un éclairage sur le sujet : linguistique, génétique, botanique, ethnologie, etc. allaient pouvoir nous permettre de placer certains éléments malgré tout. Eh bien pas tellement. Les premiers chapitres, assez courts, nous présentent l’arrivée d’homo sapiens sur le continent (évoquant les vifs débats sur le sujet qui continuent à faire rage), la diffusion de l’agriculture ou de grands motifs culturels venus du Mexique actuel et on aborde les cultures antérieures au contact les plus remarquables comme celles, sylvicoles (woodlands), du bassin du Mississippi ou les peuples Pueblos installés entre Grand Bassin et Rocheuses. Mais dès qu’on arrive au chapitre quatre (sur treize), les Européens pointent le bout de leur nez et de leurs armes à feu.

Bon, une fois ce constat fait, l’ouvrage reste extrêmement intéressant, quoiqu’assez déprimant quand on décortique la suite de maltraitances dont furent victimes les Amérindiens. Notons que les Espagnols furent particulièrement brutaux et impitoyables en dépit de quelques exceptions. Par contraste, les Français apparaissent comme les moins nocifs des envahisseurs mais cela tient surtout à la nature de leurs colons : ils étaient bien moins nombreux que les Espagnols ou même les gens venus des îles Britanniques et étaient souvent d’origine noble, statut qui les empêchait d’accepter le moindre travail manuel (la dérogeance qui pouvait faire tomber un gentilhomme dans la roture). Cette faiblesse numérique suscita un certain pragmatisme par lequel les Français préférèrent passer des accords avec les Amérindiens et leurs sous-traiter une partie du commerce, ce qui donna naissance à un fort métissage voire à des amitiés durables. Mais la perte de l’Amérique du Nord mis les peuples Amérindiens face aux Britanniques, beaucoup moins conciliants et qui, eux, avaient des colons à placer. Et s’entama un long mouvement de guerres suivies de refoulements toujours plus vers l’Ouest, avec des promesses toujours moins tenues et des répressions toujours plus violentes. Il est intéressant de comparer les évolutions parallèles du Canada et des États-Unis, le premier n’ayant pas été aussi pacifique qu’on l’imagine en Europe.

Signalons une coquille assez visible au tout début du chapitre 9, p. 187, une phrase coupée par un bout de texte sorti d’on-ne-sait où : « Les Français ont cédé avec une certaine indifférence le Canada et la Louisiane aux Britanni [Théodore de Bry établit un modèle] ques ». Ledit Théodore n’est a priori pas mentionné ailleurs, mais il semble qu’il ait produit au XVIe siècle de nombreuses gravures du Nouveau Monde.

Dans l’atelier de l’historien, l’auteur nous présente le site de Cahokia (autrefois plus grande ville Amérindienne du nord avant l’arrivée des Européens), l’œuvre quasiment documentaire du peintre George Catlin et les représentations, à la tonalité fluctuante), des autochtones dans le cinéma américain.

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